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sauvez l'igloo !
8 octobre 2007

Histoire partielle et provisoire de l'IGLOO

Ce petit texte a l’ambition d’écrire l’histoire de l’Igloo, en fonction des témoignages des uns et des autres. Il évoluera donc au fil de notre glanage de souvenirs.

A l’origine, un vulgaire poulailler…

Quand, en 1946,  M. et Mme Le Téno – Douard achètent les deux maisons jumelles, nommées par la suite « Les Alizés » et « Messidor », l’Igloo n’était encore qu’un vulgaire poulailler. Les traces écrites n’en font pas mention : ni sur le cadastre, ni dans les actes de vente. La mémoire collective joue d’ailleurs des tours et tend à embellir les choses, car j’avais toujours entendu dire que l’Igloo était à l’origine un garage… mais en fin de compte, un poulailler, ce n’est pas si mal.

Ainsi, l’acquisition des propriétés sur la commune de Pléneuf –Val-André (cadastrées section H N° 68 et 69) a été effectuée le 23 mars 1946 auprès de Marie Françoise BRIENS veuve de  Monsieur Henri Narcisse POIRIER - demeurant 4 Rue du Val à LAMBALLE - suivant acte reçu par M. COUFFON, notaire à Lamballe, pour un montant de 300 000 francs (anciens). Compte tenu de l’inflation et des changements de monnaies (nouveau franc, euros), cela correspond en équivalent pouvoir d’achat à 22 000 euros actuels soit le prix aujourd’hui d’une bonne voiture neuve… Sauf qu’à l’époque, l’immobilier était beaucoup moins cher et les automobiles beaucoup plus…

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En 1946, la plage du Val André devait conserver les traces des ouvrages de guerre anti-débarquement (ici, photo de 1944).

Le couple Le Téno avait hésité avec une autre maison sur la digue qui s’appelait « La Mer » avant d’acquérir les maisons jumelles. Pour financer le projet, l’une était louée, l’autre était occupée comme maison de vacances par la famille lors des congés. Yannick se souvient de leurs premiers séjours aux « Alizés » dès l’été 1946.

Plus tard, le 19 août 1949, les Le Téno échangent 15,56 m2 de terrain avec Jacques Léon Albert Lefebvre (acte reçu par M. Leclerc, notaire à Pléneuf) : ainsi est constitué le chemin qui mène directement à la plage (excellente idée). 

Nous somme encore incertains sur l’origine des maisons jumelles : elles ont probablement été construites entre les deux guerres sans que nous sachions pour le moment à quelle date précise. Pourquoi des maisons jumelles, comme il y en avait pas mal dans ces années là ? Peut-être pour des raisons économiques (un mur en moins à construire) ? Ou pour répondre à des stratégies familiales (on partage le terrain) ?

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Vue du jardin à la fin des années 50 (Photo Graham Child, entre 1957-1959 ?)

Entre 1946 et les années 1960 (peut-être les années 70 ?), Messidor était loué à l’année. Dans un premier temps occupé par des réfugiés de guerre, elle a été ensuite louée par la « mère Potte » qui a laissé le souvenir d’une vieille mégère, curieuse de tout, dont la tête apparaît en arrière-plan de la plupart des photos familiales… A son décès, deux vieilles filles, dont une travaillait au syndicat d’initiative, s’y sont installées. Lorsque l’Igloo a été construit, les deux maisons ont été louées, non plus à l’année, mais comme maison de vacances, alors que les Le Téno passaient l’été à l’Igloo.

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Photo de famille aux « Alizés »… et  la mère POTTE

Du poulailler à l’Igloo

L’aménagement du poulailler en Igloo date de 1958. Aucun permis de construire n’a été effectué puisqu’aucune transformation extérieure côté rue ne laissait soupçonner qu’il puisse être habité par autre chose que des poules…

Par contre, ce n’était plus le chant du coq qui pouvait déranger les voisins : déjà quelques soucis de voisinage sont relevés et Yannick Le Téno rappelle une histoire, qui, il faut bien le dire, s’est répétée de générations en générations… « En 1965, j'avais invité une bande de copains, on a dû coucher à 10 dans cette maison et quand vers 11 H du soir elle [une des deux vieilles filles habitant Messidor] est venue dire qu'il y avait trop de bruit, elle est repartie sous une pluie d'insultes et de quolibets, j'avais prévenu tous les copains et leur avait demandé de forcer la dose. » De quelle dose s’agit-il ? La question reste posée par l’historien qui manque d’archives pour trancher… Peut-être faudrait-il consulter les archives policières relatives aux plaintes pour tapage nocturne…

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Au départ, l’accès à l’Igloo était situé côté mer, au niveau de la terrasse. Il fallait donc contourner l’Igloo par un chemin qui longeait la maison de Messidor (actuelle cuisine). Au tout début, la salle à manger n’était pas couverte en dur afin d’échapper aux exigences d’un permis de construire, et selon Yannick : « Mon père ayant mauvaise conscience n'avait pas mis de toit sut la partie salle à manger. Une toile de tente a servi de toiture pendant quelques temps. Celle-ci touchant l'armature en bois, fuyait régulièrement et aux grosses tempêtes se décrochait ».

Par la suite, un toit en tôles à été construit respectant ainsi le style architectural du poulailler. Qui a essuyé une tempête au Val-André, même encore récemment ne peut avoir oublié le bruit du toit qui se soulève et vibre contre les poutres ou de la pluie qui frappe contre les tôles (Myriam Bellan s'en souvient également). Enfin, le chemin de contournement a été couvert, constituant l’actuelle cuisine et ouvrant une porte d’entrée côté rue, dans les années 70 (je ne sais pas quand exactement, je me souviens vaguement de l’accès par le côté Messidor, cela doit donc être à la fin des années 70).

Ainsi, construit sur les fondements d’un poulailler pré-historique (ou presque), l’Igloo devint progressivement une splendide villa bourgeoise :

  • 57 m² habitables ;

  • 9 possibilités de couchage (5 lits x 1 place, 2 lits x 2 places dont un canapé-lit, plus fréquemment des matelas et des tentes dans l’immense parc de 30 m²) ;

  • Eau, gaz (bouteille), électricité à tous les étages ;

  • Température et humidité : variables (identiques à celles extérieures), prévoir des pulls (j’ai souvenir de jouer aux cartes avec des gants à Pâques) ;
  • Accès à la plage : 98 mètresà vol d’oiseau, 2 min. pour y aller, 8 min. pour revenir ;
  • Altitude : 23 mètres au dessus du niveau de la mer (à marée haute) ;
  • Possibilités de parking : fréquentes (sauf entre 12H et 19H, l’été, quand il fait beau)

Il semble que dans les années 80, face à l’extension inextinguible de l’Igloo, des voisins aient tenté de contester la validité de la construction mais ont été déboutés, les délais de prescription étant forclos.

Les vacances au Val-André

A 15 km de Lamballe, les Le Téno qui avaient l’habitude d’aller plutôt vers Erquy, changent donc légèrement de cap pour s’orienter vers le Val André. Habituellement, ils occupaient les maisons entre le 15 juin et le 15 septembre, dates des vacances d’été : ça fait rêver cette durée 3 mois de congés… Et nous serions devenu une France paresseuse ? Il est vrai que ce n’était pas les vacances pour tout le monde, les vacances scolaires étaient à l’époque dimensionnées entre les moissons et vendanges afin que les enfants d’agriculteurs puissent à la fois participer aux travaux des champs (Dominique n’y échappait pas, voir photo) et aller à l’école…

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1950 : La 2CV des Le Téno et la Chenard & Walker des grands parents DOUARD

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La famille Le Téno (Photo Graham Child, entre 1957-1959 ?)

La proximité du Val André permettait à Ferdinand Le Téno, tanneur à Lamballe, de rejoindre femmes et enfants tous les  soirs. Le voyage pour le Val André n’était pas une expédition extraordinaire mais n’a pas échappé à quelques aventures comme le rappelle Yannick : « la seule fois que j'ai vu ma mère conduire c'est une fois qu'elle nous a amené en juin pour prendre possession de la maison. Je dirais entre 1948 et 1950. Elle n'a jamais pu faire monter la voiture jusque la maison et était restée bourdée en montant à gauche. C'est le soir que mon père qui venait avec la traction avant a monté la voiture jusqu'en haut. Ma mère vexée n'a jamais plus conduit. C'est toujours pareil la route des murs blancs n'était pas goudronnée et il y avait de nombreuses ornières et dans la montée, il ne fallait surtout pas caler;ce qu'elle a fait, elle est partie à reculons et n'a jamais réussi à faire un démarrage en cote. »

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Les travaux des champs : Dominique (Photos Graham Child, entre 1957-1959 ?)

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Travaux pratiques : Dominique (Photos Graham Child, entre 1957-1959 ?)

Les étapes de la baignade

Dès le milieu des années 50, on peut observer la petite Dominique (Le Téno devenue depuis Jaffrès) batifoler dans l’eau, telle une sirène, affrontant en toute candeur les éléments les plus déchaînés.

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Baignade : Dominique, son fère Yannick et sa maman (Photos Graham Child, entre 1957-1959 ?)

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Mondanités (Photo Graham Child, entre 1957-1959 ?)

L’auberge espagnole

Rapidement, les maisons du Val André ont été des lieux de sociabilité et d’accueil.

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Les Bellan apparaissent sur les photos dès 1952.

Les premiers anglais apparaissent, sans doute en 1954, avec les Rivett et Linda Taylor.

On y amène ses amourettes, ses futurs conjoints.

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Première visite d’Annick au Val André, avec Dominique
(Vue le look des lunettes et vêtements, probablement au début des années 70 ?)

Plusieurs générations s'y croisent autour d'une bonne bouteille.

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Réunion familiale (Le Téno et Douard) mélant plusieurs générations : depuis notre génération (Véronique ? Armelle ?) juqu'à notre arrière grand-mère (début des années 70, photo fournie par Yves Douard)

Par la suite, l’Igloo joue également ce rôle d’accueil. On y reconnaît diverses nationalités, diverses obédiences

Les « Guides » de Lamballe : sûrement avec Maryvonne et Marie-France. Martine Hamon en témoigne : « Tu te souviens Domi,( non René ne te moque pas , pitié) !! je reprends , tu te souviens Domi , des week ends de Guides …………… le gros de la troupe dans « la maison »  et quelques autres dans l’igloo. Le soleil couchant  et les étoiles prenaient sa saveur  et ses couleurs  . J’adorais !! Le pôvr on a dû l’épuiser avec nos fous- rires et puisque les murs ont des oreilles ils doivent bien garder le souvenir de ce qu’ils ont entendu. »

Les premières escapades sans les parents se sont reproduites de générations en générations.

-          Voir les charmants garnements copains de Yannick

-          Martine Hamon raconte : « Et nos premières prises  d’ indépendance : tu te rappelles Domi ,  la première fois où tu as invité 2 d’entre nous sans la présence de Madame  Le Téno ……. .tu nous avais cuisiné des escalopes . Jamais on n’avait mangé quelque chose d’aussi bon , incomparablement meilleures que celles qui auraient pu être  préparées   par nos mères ,et il faisait tellement chaud et on était si bien dehors …………. que le lendemain  tu étais au lit pour cause d’insolation . Ta maman craignant qu’il en soit de même pour moi est venue voir la mienne mais j’étais parfaitement d’attaque ……………… »

Des Allemands, les « Rohrer », amis de René et Dominique (ils avaient fait connaissance dans un camping en Corse à l’époque où ils étaient Babas Cool), sont venus en 1983 puis en 1984 : Claria raconte : « C'est ainsi que nous - Abi Rohrer, Johannes, Felix et Claria - avons reçu une invitation au Val André pour y passer nos vacances. Dominique et René nous ont accueillis et montré le chemin à l'Iglou le 27 juillet 1983 que nous n'avons quitté que le 14 août. Entretemps nous avons eu des vacances extra à la plage et des excursions à l'ile de Bréhat, au Chateau de la Hunandaye, à Erqui et deux fois à Lamballe. Quelques soirs, toute la famille Jaffrès est venue manger et jouer aux cartes avec nous. […] Le jour où nous voulions partir pour l'Allemagne, le 11 août, Dominique nous a informé de la mort de son père. Nous sommes alors restés jusqu'aux obsèques, le 13 août à Lamballe. »

A suivre et compléter… apportez nous des éléments nouveaux !

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